L'association Vivere vise les oubliés des grands convois humanitaires

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L'association Vivere vise les oubliés des grands convois humanitaires

30 juillet 2002
Directeur de la Fareas, Mike Hoffman a créé en 1999 Vivere avec quelques amis, tous bénévoles
Son but: soutenir des initiatives individuelles qui viennent en aide sur place aux oubliés des médias et des grandes opérations humanitaires. Trois projets actuellement en cours, du Maroc à la République du Congo. Ne pas passer à côté des détresses individuelles. En novembre 1999, Mike Hoffman fonde avec quelques personnes l’association « Vivere ». Des années passées au Maroc pour Terre des Hommes ont convaincu celui qui est aujourd’hui directeur de la Fondation vaudoise pour l’accueil des réfugiés (FAREAS) que le grand convoi humanitaire a ses oubliés, protagonistes anonymes dont la détresse demeure invisible pour le monde et les médias. Telle est l’ambition de « Vivere », à la fois toute simple et démesurée, assez proche de l’œuvre d’Edmond Kaiser avec « Sentinelle » : « Avec de petits moyens, s’arrêter devant des drames individuels et tenter de les résoudre », explique Mike Hoffman.

La vie ne tient dans ce genre de situation qu’à un fil, tant semblent parfois dérisoires les moyens de la sauvegarder. « Prenons l’exemple d’un dispensaire de brousse en Afrique. L’infirmier n’a plus de diesel à mettre dans le réservoir de son véhicule. Vu d’ici, c’est quelque chose de dérisoire. Mais des gens mourront à cause de cela. Autre cas, celui d’une prison où des détenus, arbitrairement enfermés, vivent dans des conditions insupportables d’hygiène et de promiscuité. Quelques centaines de francs suisses suffisent à payer un avocat qui évitera à certains de mourir de faim ou de soif dans leur cellule ».

§Un homme en colère Petite structure, désirant le rester, « Vivere » représente aujourd’hui un cercle d’une centaine de personnes, dont des spécialistes de différentes régions du monde. Pour cette année, trois projets à son actif : l’hébergement d’une vingtaine d’enfants orphelins au Maroc ; le soutien d’une association de défense des journalistes persécutés de la République du Congo, ou encore la lutte contre les mutilations sexuelles infligées aux petites filles dans le sud du Tchad. « A terme, nous espérons pouvoir développer une trentaine de projets de petite envergure et créer un poste de permanent pour un budget annuel d’un demi-million de francs. Il est urgent maintenant de nous concentrer sur la recherche de donateurs privés et institutionnels », explique Mike Hoffman.

Le principe demeure le même : sauf exception, ce ne sont pas les bénévoles qui conduisent les projets. « Vivere » préfère collaborer avec des professionnels et des petites organisations déjà à l’œuvre sur place, pour autant qu’ils partagent une même vision de l’engagement humanitaire. « Nous travaillons avec des personnes de grande confiance. Dès lors, notre soutien peut être naturellement financier, mais aussi organisationnel, militant ou méthodologique. La contribution annuelle est limitée à 15'000 francs suisses et doit représenter une part significative du budget concerné. Et lorsque nous nous déplaçons sur place, c’est toujours à nos frais ».

Reste à comprendre ce qui pousse Mike Hoffman, qui passe toutes ses journées à affronter la difficile problématique de l’asile en Suisse, à consacrer une bonne partie de son temps libre à ce qu’il appelle le massacre des innocents. « Parce que je suis en colère, toujours. Quand on a vu certaines choses, été confronté à certains situations, on ne peut être serein. Surtout lorsque vous prenez conscience que peu de choses suffiraient à déjouer la fatalité ».

§UTILE

Vivere, 7 avenue d’Yverdon, 1004 Lausanne. CCP 17-709 738-6 §