Don d’organes : une Montreusienne brise le tabou

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Don d’organes : une Montreusienne brise le tabou

25 juillet 2002
En mémoire de son fils de dix-huit ans mort dans un accident de voiture en janvier dernier, la Montreusienne Pascale Baer-Lilla a mis toute son énergie à la création d’un fichier pour recenser les coordonnées de tous les donneurs potentiels et sensibiliser les gens à la question
Elle s’attaque à un véritable tabou : en Suisse, les citoyens sont très réticents au don d’organes ; on y compte quatorze donneurs pour 1 million d’habitants. Pour Pascale Baer-Lilla et son fils cadet,-Lilla faire campagne pour encourager les dons d’organes qui font cruellement défaut, et mettre sur pied un fichier informatique sont à la fois une forme de consolation et un hommage au fils et au frère mort, qui avait choisi, à l’adolescence déjà, d’être donneur. En se lançant avec générosité dans ce qui est une véritable campagne en faveur de ce geste qui peut sauver des vies, Pascale Baer fait un travail de sensibilisation indispensable. En Suisse, il existe bien des cartes pour ceux qui souscrivent au don d’organes, elles sont disponibles dans les pharmacies, mais restent confidentielles. Elles ne sont par ailleurs pas véritablement répertoriées et enregistrées. Selon les statistiques fournies par Swisstransplan, Fondation suisse pour le don et la transplantation d’organes, plus de 1000 patients attendaient un don en 2001, pour 95 donneurs. 35 personnes en attente sont décédées, faute d’avoir pu bénéficier d’une transplantation.

§Un choix qui doit être reconnuChoisir d’être donneur d’organes et porter sur soi son testament biologique, est un acte qui doit être respecté et reconnu » estime Pascale Baer-Lilla, c’est un choix délicat et très personnel, au même titre que celui de son avenir. » Pris dans une quiétude réfléchie, il est plus facile à faire qu’à chaud, dans un moment d’urgence. Pour elle, lors du drame survenu à l’aube d’un matin d’hiver, la question n’a pas fait problème. Elle est une ardente militante du don d’organes et son fils avait dit haut et clair sa volonté d’être donneur, au cas où. Elle s’est battue pour que soit respecté son choix. Elle a réussi à convaincre sa famille réunie aux urgences autour du lit du jeune accidenté plongé dans un coma profond.

« Ce qui est lourd aujourd’hui, c’est l’absence de mon fils, sa mort, pas l’idée qu’il y a des gens qui se promènent avec ses organes. Au contraire, savoir qu’il y a des familles heureuses, ça m’aide à vivre !» Connaître les receveurs, ne lui poseraient pas de problème. Les receveurs, de leur côté, aimeraient parfois pouvoir rencontrer les familles de donneurs. "Aucun interdit ne devrait être imposé" explique-t-elle.

Aujourd’hui elle profite d’un congé sabbatique et utilise tous ses talents de directrice marketing pour récolter des fonds et des signatures de personnalités du monde politique, sportif, médical, artistique et musical qui veuillent bien s’engager à devenir donneur et à soutenir la fondation qu’elle a créée, « Passez le Relais , qui a pour but de remédier à l’incohérence logistique actuelle.

§www.passezlerelais.org§info@passezlerelais.org