Le pasteur Joël Guy bientôt à la direction de l'Espérance à EtoyEntre Nîmes et Gland, la trajectoire d'un homme de passion

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Le pasteur Joël Guy bientôt à la direction de l'Espérance à EtoyEntre Nîmes et Gland, la trajectoire d'un homme de passion

6 juin 2002
Le conseiller synodal vaudois va reprendre la direction administrative de l’institution pour handicapés L’Espérance à Etoy
Une nouvelle façon pour lui de s’engager au service des autres. Trajectoire atypique d’un ministre qui a épinglé la croix huguenote au revers de son veston, clin d’œil à ses origines nîmoises et parpaillotes que ne dément pas son accent ensoleillé.Envie d’aller voir ailleurs : habitué dès l’enfance par un père coopérant à bourlinguer à travers l’Afrique, Joël Guy aime le changement. Né à Nîmes dans une famille baptiste, il a grandi en partie au Maroc, en Algérie et au Sénégal, avant de rentrer en France pour faire son service militaire. Initié à la guitare par Georges Brassens, il devient guitariste à Paris, où il accompagne Gil Bernard, chanteur chrétien. Il y rencontre sa femme, une Vaudoise de l’Abergement. Formé à l’animation et à la direction de Maisons de Jeunes, il passe ensuite par l’Ecole biblique des mennonites à Liestal, avant de travailler comme résident du Centre de paroissial à l’Eglise française de Bâle, où il est consacré diacre. C’est là que naissent ses deux premiers enfants.

Il entreprend une année d’études à l’Institut biblique d’Emmaüs à St-Légier. Il est nommé diacre pour la jeunesse à la paroisse de la Sallaz à Lausanne et passe son bac par correspondance. Il poursuit ses études à la Faculté de théologie de Montpellier.

Il débarque à Nyon en 1988 où il a été nommé pasteur. Homme chaleureux au verbe coloré, il y est apprécié et y restera huit ans, partageant son temps entre sa paroisse et le Conseil synodal où il a été nommé. Il en devient le seul membre permanent à plein-temps, plongé jusqu’au cou dans la politique ecclésiale, la gestion et les problèmes de trésorerie. Il préside la Conférence romande des Eglises, est membre de la Constituante. Le temps se met à lui manquer mais jamais il ne délaisse ses trois passions : La Bible, la prédication et l’enseignement. Chaque matin, il lit les Ecritures, dialogue qui lui est essentiel avant d’entamer une journée.

Il donne régulièrement des cours bibliques qui drainent un important public sur la Côte et conduit des services religieux avec une verve et un charisme évidents.

De réunions en paperasserie, il se sent peu à peu déconnecté de la réalité. Il se met à avoir l’impression que dans l’Eglise, on coupe les cheveux en quatre ! »

Ce qui fait qu’à 48 ans, Joël Guy accepte de reprendre la direction administrative de l’Espérance à Etoy, institution qui accueille 261 personnes handicapées mentales chaque jour, dont 180 résidents à plein temps.

Faut-il voir une rupture dans ce changement de cap ? « En aucun cas, précise le ministre, on peut être un croyant sans être un travailleur de l’Eglise, j’ai choisi une autre manière de vivre mon engagement de chrétien à la suite d’événements personnels qui m’ont incité à m’engager plus concrètement sur le terrain et être plus proche des gens.»