Un pasteur genevois à la tête de la Conférence des Eglises protestantes des pays latins

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Un pasteur genevois à la tête de la Conférence des Eglises protestantes des pays latins

31 mai 2002
S’épauler, partager ses expériences et ses savoirs mais aussi son histoire commune, plancher ensemble sur des questions d’éthique et de théologie, participer à la construction de l’Europe des Eglises : tels sont les buts de la Conférence des Eglises protestantes des pays latins d’Europe (CEPPLE), dont le président est depuis peu le pasteur Joël Stroudinsky, président du Conseil de l’Eglise protestante de Genève
Au programme du nouvel élu : une meilleure visibilité de l’organisation et la défense du français qui a toujours été la langue de communication de l’association.Structure légère préfigurant l’Europe des Eglises, la Conférence des Eglises protestantes des pays latins (CEPPLE) regroupe 25 Eglises nationales, réformées, luthériennes, méthodistes et baptistes issues de la Réforme et des grands courants de l’ecclésiologie des 19e et 20e siècles et implantées en Belgique, en Espagne, en France, en Italie, au Portugal, en Suisse romande et aux Grisons.

La langue de communication de cette organisation intra-protestante est le français, autrefois enseigné comme seconde langue dans les pays latins. Or aujourd’hui, l’anglais a peu à peu remplacé la langue de Voltaire et la CEPPLE peine à recruter des délégués francophones au sein de ses Eglises membres.

Joël Stroudinsky considère que la latinité, en fait l’identité de la CEPPLE, doit être maintenue à travers le français, pour affirmer son identité et se démarquer des autres associations d’Eglises, comme la Conférence des Eglises européennes (KEK) par exemple, où la participation des Eglises est plutôt oecuménique. La CEPPLE entend faire valoir la théologie latine face au poids lourd de la théologie allemande.

§Horizon protestant « La caractéristique de cette association, explique son nouveau président genevois, nommé pour 4 ans lors de l’assemblée générale qui eut lieu à Crêt-Bérard (VD) en avril dernier, est son horizon protestant. C’est dans la diversité du protestantisme que des liens doivent être tissés et des collaborations et des échanges établis ».

L’une des préoccupations de la CEPPLE a toujours été le soutien des Eglises protestantes très minoritaires comme celles de Belgique, d’Espagne ou du Portugal, par les Eglises protestantes suisses et françaises. Ces pays vivent actuellement un grand boom évangélique, des assemblées pentecôtisantes notamment. Les réseaux de la CEPPLE pourraient favoriser le dialogue interne à chaque pays entre Eglises évangéliques et Eglises historiques, estime Joël Stroudisnky. C’est d’ailleurs dans une perspective un peu semblable que la CEPPLE avait organisé en 1997 un important colloque théologique consacré à la montée des intégrismes.

La Conférence soutient la formation et l’échange de ministres, apporte un soutien financier aux Eglises minoritaires, encourage le travail du Groupe d’Orsay, réseau de théologiennes et de laïques pour la promotion de la femme dans et hors des Eglises, favorise des rencontres entre aumôniers de prison des pays latins sur des thèmes qui les concernent plus particulièrement.