Un avis de droit conteste les fondements religieux de l’abattage rituel

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Un avis de droit conteste les fondements religieux de l’abattage rituel

1 février 2002
Selon l’Institut suisse de droit comparé (Lausanne), les textes fondamentaux des religions juives et musulmanes n’empêchent pas de manger de la viande provenant d’un animal étourdi avant d’être saigné
D’après Sami Aldeeb, chrétien d’origine palestinienne juriste responsable du droit arabe et musulman à l’Institut, « ni la Bible, ni le Talmud, ni le Coran ou la Sunnah de Mahomet n’interdisent que l’animal soit étourdi. Toute la réflexion autour de la réintroduction de l’abattage rituel se base sur l’ignorance. »

Cet avis de droit a été demandé par l’Office vétérinaire fédéral (OVF) dans le cadre de la consultation autour de la modification de la loi sur la protection des animaux qui s’est achevée en décembre. Sami Aldeeb relève que seules deux conditions ressortent des textes fondamentaux : que la bête soit saignée vivante et que le sang ne soit pas consommé. Selon lui, l’étourdissement n’altère en rien l’efficacité de la saignée. « Musulmans et juifs devraient donc accepter l’abattage industriel tel qu’il se pratique en Suisse », conclut-il. Dans un article publié par Le Temps, deux responsables religieux de Suisse romande ne réfutent pas que la question de l’étourdissement est absente du Coran et du Talmud. Mais ils précisent que d’autres exigences, comme la mise à mort par un homme des Livres (musulman, chrétien ou juif), ne sont pas remplis dans les abattoirs helvétiques. Ils réfutent d’autre part que leurs traditions respectives fassent davantage souffrir l’animal. Quant à l’OVF, il précise que ce texte ne constitue qu’une prise de position parmi d’autres.