Bruno Bürki, seul protestant à la Faculté de théologie de Fribourg:Une vie au service du dialogue oecuménique

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Bruno Bürki, seul protestant à la Faculté de théologie de Fribourg:Une vie au service du dialogue oecuménique

8 juin 2001
Cultes « light » au sermon allégé, comme ceux inaugurés à la Chaux–de-Fonds, célébrations communautaires œcuméniques, aucune des nouvelles formes de services religieux n’échappe au pasteur Bruno Bürki de Neuchâtel, professeur d’histoire de la liturgie à la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg
Détail piquant : il en est le seul enseignant protestant ! Cette collaboration œcuménique qui a débuté dans les années 80 vient d’être chaleureusement saluée à l’occasion des 70 ans du théologien par L’Institut de sciences liturgiques et l’Institut d’études œcuméniques à l'Université de Fribourg.

L’engagement œcuménique pour l’unité des chrétiens et la passion pour la liturgie ont sous-tendu toute la carrière de Bruno Burki. Sa collaboration avec ses collègues catholiques remonte au temps où il était pasteur à St-Antoine, dans une grande paroisse protestante minoritaire du district de la Singine. C’est à cette époque qu’il noue des liens avec Anton Hänggi qui sera nommé en 1967 évêque de Bâle. Ce dernier devint son second directeur de thèse sur le thème de la liturgie des mourants intitulée « Im Herrn entschlafen ». En 1968, il est nommé docteur en théologie de l'Université de Neuchâtel.

§"La case des chrétiens"Appelé en 1969 par l’Eglise évangélique du Cameroun, il débarque à Yaoundé avec sa femme et ses trois enfants pour y enseigner la théologie pratique à la Faculté de théologie. Il y reste dix ans. Passionné par les formes de célébration du culte, il y publie un essai sur le lieu de culte en Afrique, intitulé « La case des chrétiens » où il exprime le profond désir des chrétiens africains d’un renouveau de leur liturgie.

Renouveau qu’à son retour en Suisse il encourage vivement, tout en veillant à ce que les changements apportés pour rendre les célébrations plus accessibles, n’entraînent des dérives sectaires ou un travestissement du sens de l’eucharistie.

En 1980, l’Eglise réformée neuchâteloise lui confie l’accompagnement des stages professionnels des licenciés en théologie et des diacres en formation , mais aussi la paroisse de langue allemande de Neuchâtel. Bernois d’origine, tombé amoureux dans sa jeunesse de Môtier dans le Vully ,Bruno Bürki est parfaitement bilingue, ce qui lui permet de donner ses cours à l’Université de Fribourg tour à tour en français et en allemand.

Membre du Conseil de l’Institut d’études œcuméniques, il s’engage dans la Societas Liturgica (association mondiale et œcuménique des liturgistes), est nommé à la vice-présidence du Conseil de la Fédération des Eglises Protestantes de Suisse (FEPS). Il ne cesse alors de poursuivre avec enthousiasme la réflexion menée avec ses collègues catholiques dans le but de comprendre, de comparer et de renouveler les liturgies afin qu’elles répondent mieux à la sensibilité contemporaines et aux attentes des jeunes.

§Vatican ll Dans le cadre de son cours d’histoire de la liturgie, il se passionne pour la Constitution Sacrosanctum Concilium de Vatican ll, compare les pratiques des assemblées liturgiques à travers les siècles, passe en revue les sources liturgiques de la tradition apostolique au 3e siècle, les sacrements grégoriens dans le haut moyen-âge, la messe de Martin Luther et les chants ecclésiastiques de Calvin. Ilconsacre une étude à la pastorale liturgique des moments importants de la vie. En 1997, il est honoré par le titre de professeur titulaire. Il enseigne actuellement et jusqu’à l’année prochaine aux côtés de son collègue Martin Klöckener, professeur ordinaire à la chaire de sciences liturgiques.

Partisan d’une cohabitation responsable entre catholiques et protestants, mais aussi orthodoxes, il est l’un des artisans les plus convaincus d’un témoignage commun qui puisse être entendu et reconnu dans toute l’Europe d'aujourd'hui.