Avec son nouveau spectacle,"Un avocat pour Karla"La Compagnie de la Marelle s'attaque à la peine de mort

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Avec son nouveau spectacle,"Un avocat pour Karla"La Compagnie de la Marelle s'attaque à la peine de mort

5 octobre 2000
Le 3 février 1998, Karla Faye Tucker est exécutée dans une prison du Texas, quatorze ans après avoir été condamnée pour un double meurtre
En prison, la jeune femme s'est radicalement transformée mais la machinerie judiciaire est impitoyable. Sa vie dans le couloir de la mort fait l'objet du prochain spectacle de la Compagnie de la Marelle qui a toujours défendu un théâtre de témoignage. Après le succès de son adaptation théâtrale du "Le roi, le sage et le bouffon" de Shafique Keshavjee, la troupe a choisi de s'attaquer à la peine de mort mais aussi aux thèmes de la responsabilité individuelle et de la rédemption, pour susciter la réflexion et engager le dialogue avec le public. La comédienne Edith Cortessis s'est glissée dans la peau de la condamnée à mort. Démarrage de la tournée "Un avocat pour Karla" le 24 octobre prochain à Genève.

§(Photos d'Edith Cortessis et du spectacle à disposition à la rédaction)

"Un avocat pour Karla", à l'affiche de la Compagnie de la Marelle dès le 24 octobre prochain, réunit les complices de la première heure, Jean Chollet (alias Jean Naguel), qui signe le texte du spectacle, et le couple de comédiens que forment Edith et André Cortessis.

L'auteur a choisi de raconter les derniers mois de Karla Tucker, dont l'exécution dans une prison du Texas en 1998 fit la une des journaux et émut le monde entier. Miguel Fernandez signe la mise en scène du spectacle. André Cortessis endosse le rôle de l'avocat David Botsford, qui reprend le dossier de la jeune femme pour tenter de la sauver de la peine capitale. La cause est perdue mais l'avocat s'acharne. Plus il apprend à connaître sa cliente, plus il trouve de raisons de lui accorder la grâce.

Edith Cortessis, elle, s'est glissée dans le personnage de Karla dont elle est devenue, au fil de son travail, une ardente avocate. "On dirait que la vie de cette jeune femme s'est déroulée à l'envers, constate la comédienne, prostituée par sa mère à l'adolescence, elle s'est retrouvée plongée dans l'enfer de la drogue et de la violence qui l'a conduite au meurtre. En prison, elle découvre Dieu, la foi, l'amour et l'espérance. C'est comme si elle avait vécu une seconde naissance, elle découvre la confiance dont elle a été privée dans son enfance, et des gens qui l'aiment".

§Une autre femmeEn salopette, Edith Cortessis répète dans la chapelle désaffectée de l'Eglise libre à Cheseaux, qui héberge les tréteaux de la Compagnie de la Marelle. "En prison, poursuit la comédienne, Karla Tucker est devenue une autre femme, très différente de celle qui a été condamnée quatorze ans plus tôt. En me plongeant dans son histoire, en découvrant sa rédemption, j'ai vraiment réalisé que le légalisme n'est pas humain. Il nie la possibilité de l'homme de se transformer. En se réclamant de Dieu et de la démocratie, et en appliquant la peine de mort, on se substitue à Dieu. C'est inacceptable".

Le spectaclede la Compagnie de la Marelle rappelle que, coupable ou innocent, un être humain exécuté est un humain assassiné.

Edith Cortessis a choisi, il y a dix-huit ans, de défendre un théâtre qui lui permet de témoigner de son engagement chrétien. La Compagnie de la Marelle qu'elle a créée en 1982 avec André Cortessis et Jean Chollet, a toujours choisi des textes qui stimulent une réflexion, éveillent la compassion et permettent à chacun de mieux se connaître. Son plus grand bonheur: les discussions qui s'engagent à la fin des spectacles entre le public et les acteurs, juste après que la troupe a fait passer le chapeau pour engranger la recette laissée à l'appréciation de chacun. Jamais elle n'a regretté de quitter son métier d'institutrice pour se faire baladin et sillonner les routes de Suisse romande mais aussi de France d'octobre à juin, à la rencontre de ceux qui convient la Marelle à s'installer dans leurs murs ou sur leur parvis.

§Calendrier de la tournée§Chêne-Bourg§, Centre paroissial protestant, rue de Genève 77, mardi 24 octobre à 20h30

§Genève§, Temple de Plainpalais, 31, av. du Mail, mercredi 25 octobre à 20 h.

§Le Lignon§, Centre protestant, 34, place du Lignon, jeudi 26 octobre à 20 h.

§Petit-Lancy§, chapelle protestante, 24 route de Chancy, mardi 31 octobre à 20 h15.

La tournée se poursuivra en novembre à Sion (2 nov.), Môtier-Vully (3 nov.) Mont-la-Ville (4 nov.), Bex (5 nov.), Les Cullayes (8 nov.), Pully (9 nov.), Prilly (10 nov.), Vallorbe (11 nov.), Nyon (12 nov.), Cronay (15 nov.) Syens (16 nov.), Ecublens (17 nov.), Rossinière (18 nov.), Bournens, (19 nov.) Lausanne, (22 nov.), Cheseaux (23 nov.), Sainte-Croix (24 nov.),Echallens (25 nov.), St-Légier (26 nov.), Fribourg (28 nov.), Lausanne (29 et 30 nov.)

En décembre,la tournée se poursuit dans le canton de Vaud, puis en janvier 2001, elle se rendra à Bâle, au Locle,à La Chaux de Fonds, Saint-Blaise, Saint-Aubin, Fleurier, Neuchâtel, Fontainemelon, Corcelles (NE), Tavannes, Bienne, St-Imier, Berne, pour arriver en février à Moutier, Tramelan, Corgemont et Diesse.