A Lausanne, l'association Mobilet' offre une bouée aux oubliés de la rentrée
31 juillet 2000
Pour les jeunes qui sont en difficulté dans leur recherche d'apprentissage en raison de lacunes scolaires, de problèmes familiaux ou affectifs, l'association Mobilet' a mis sur pied le semestre de motivation (SeMo) de la région lausannoise
Financée par l'assurance chômage, l'expérience se révèle probante, puisque 50 à 75% des jeunes en sortent avec un contrat d'engagement ou d'apprentissage.Le semestre de motivation a pour but de permettre aux jeunes de réussir leur insertion professionnelle en leur redonnant confiance en eux-mêmes et en leurs capacités. "On ne pratique pas l'assistanat mais le partenariat" déclare Jean-Charles Estermann, le directeur de Mobilet', association créée par Jet service, le Centre vaudois d'aide à la jeunesse (CVAJ) et la Maison des Jeunes. Les adolescents sont encadrés et soutenus par les animateurs de l'association pour l'élaboration de leur curriculum vitae ou la rédaction de leurs lettres de motivation, mais ils doivent entreprendre eux-mêmes toutes les démarches. Personne ne téléphonera à leur place ou ne prendra rendez-vous pour eux. Il s'agit de les responsabiliser et de leur permettre d'avoir une certaine discipline, notamment au niveau des horaires. Il est important qu'ils se lèvent le matin et donnent un sens à leur journée. Durant leur passage à Mobilet', ils pratiquent de multiples activités: initiation à l'informatique, menuiserie, couture, travaux d'utilité publique, cours d'appui scolaire et surtout, des stages en entreprise pour découvrir et choisir un métier en connaissance de cause.
Lorsque les jeunes prennent la parole pour décrire leur expérience, ils déclarent qu'il a été facile de s'intégrer au groupe et que le soutien des moniteurs a été déterminant. Caroline a 18 ans, elle fait partie de ceux pour qui le semestre de motivation a débouché sur l'obtention d'une place d'apprentissage. "C'était important pour moi de venir à Mobilet', parce que toute seule chez moi je n'étais pas très motivée. Je dormais jusque vers 10-11 heures et ensuite je ne faisais rien à part donner rendez-vous à des copains. J'écrivais une ou deux lettres, c'est tout".
Yves, 20 ans, n'en est qu'à sa deuxième semaine de SeMo. Il a quitté sa place d'apprentissage et cherche à se réorienter: "Ici, tout est très bien organisé et l'ambiance est géniale!"
Le fait de devoir prendre part à diverses activités permet aux jeunes de mieux cerner le type de profession qu'ils voudraient pratiquer. Peu attirés par les professions manuelles, Caroline et Yves n'ont pas tellement apprécié l'atelier de menuiserie. Par contre, le cours d'informatique les a vraiment intéressés.
§Stage en entrepriseLors de l'étape suivante, le stage en entreprise, le jeune est confronté à la réalité d'une profession. " J'ai fait un stage dans la vente, c'est dans ce domaine que je vais faire mon apprentissage", précise Caroline, pour qui le bilan de cette recherche professionnelle est très positive. De son côté, Yves est décidé à ce que son passage à Mobilet' soit couronné de succès: "Etre ici, cela me permet de reprendre confiance en moi. Je suis bien entouré et mon but n'est pas de rester six mois, mais de trouver le plus vite possible un nouvel apprentissage".
Mariam, 18 ans et Bijou, 16 ans et demi, sont sur le point de terminer leur semestre de motivation. Mariam va commencer un pré-apprentissage de coiffure: "En arrivant, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire, je me disais que cela ne servait à rien que je vienne, que je ne trouverai rien. J'ai fait un stage dans la coiffure et j'ai vu que cela me plaisait, alors j'ai continué et quand on m'a dit qu'on me prenait, je n'arrivais pas à y croire!"
Bijou, quant à elle, n'a pas encore été engagée: "J'aimerais travailler dans un bureau, mais je n'ai pas trouvé de stage. Alors j'ai essayé la vente, la coiffure, mais cela ne me convient pas vraiment. Je cherche un peu partout, mais j'aimerais mieux devenir employée de bureau". Même si elle n'a pas encore atteint son but, Bijou pense que son passage à Mobilet' lui est utile. Elle affiche clairement sa volonté de réussir à trouver une place d'apprentissage. Cette détermination lui a d'ailleurs valu de pouvoir prolonger son "SeMo" de quelques mois.
Cependant, le séjour à Mobilet' n'est pas une solution pour tout le monde. Certains jeunes baissent les bras, se sentent démotivés et ne font plus aucun effort. D'autres refusent d'entrée de jouer le jeu et transgressent systématiquement les règles imposées. Dès lors, il n'y a pas lieu de poursuivre l'expérience. "On ne peut pas sauver tout le monde", déclare Jean-Charles Estermann. Il n'en reste pas moins que le semestre de motivation constitue une excellente opportunité pour de nombreux jeunes qui ont besoin d'un appui au moment d'entrer dans la vie active.
Lorsque les jeunes prennent la parole pour décrire leur expérience, ils déclarent qu'il a été facile de s'intégrer au groupe et que le soutien des moniteurs a été déterminant. Caroline a 18 ans, elle fait partie de ceux pour qui le semestre de motivation a débouché sur l'obtention d'une place d'apprentissage. "C'était important pour moi de venir à Mobilet', parce que toute seule chez moi je n'étais pas très motivée. Je dormais jusque vers 10-11 heures et ensuite je ne faisais rien à part donner rendez-vous à des copains. J'écrivais une ou deux lettres, c'est tout".
Yves, 20 ans, n'en est qu'à sa deuxième semaine de SeMo. Il a quitté sa place d'apprentissage et cherche à se réorienter: "Ici, tout est très bien organisé et l'ambiance est géniale!"
Le fait de devoir prendre part à diverses activités permet aux jeunes de mieux cerner le type de profession qu'ils voudraient pratiquer. Peu attirés par les professions manuelles, Caroline et Yves n'ont pas tellement apprécié l'atelier de menuiserie. Par contre, le cours d'informatique les a vraiment intéressés.
§Stage en entrepriseLors de l'étape suivante, le stage en entreprise, le jeune est confronté à la réalité d'une profession. " J'ai fait un stage dans la vente, c'est dans ce domaine que je vais faire mon apprentissage", précise Caroline, pour qui le bilan de cette recherche professionnelle est très positive. De son côté, Yves est décidé à ce que son passage à Mobilet' soit couronné de succès: "Etre ici, cela me permet de reprendre confiance en moi. Je suis bien entouré et mon but n'est pas de rester six mois, mais de trouver le plus vite possible un nouvel apprentissage".
Mariam, 18 ans et Bijou, 16 ans et demi, sont sur le point de terminer leur semestre de motivation. Mariam va commencer un pré-apprentissage de coiffure: "En arrivant, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire, je me disais que cela ne servait à rien que je vienne, que je ne trouverai rien. J'ai fait un stage dans la coiffure et j'ai vu que cela me plaisait, alors j'ai continué et quand on m'a dit qu'on me prenait, je n'arrivais pas à y croire!"
Bijou, quant à elle, n'a pas encore été engagée: "J'aimerais travailler dans un bureau, mais je n'ai pas trouvé de stage. Alors j'ai essayé la vente, la coiffure, mais cela ne me convient pas vraiment. Je cherche un peu partout, mais j'aimerais mieux devenir employée de bureau". Même si elle n'a pas encore atteint son but, Bijou pense que son passage à Mobilet' lui est utile. Elle affiche clairement sa volonté de réussir à trouver une place d'apprentissage. Cette détermination lui a d'ailleurs valu de pouvoir prolonger son "SeMo" de quelques mois.
Cependant, le séjour à Mobilet' n'est pas une solution pour tout le monde. Certains jeunes baissent les bras, se sentent démotivés et ne font plus aucun effort. D'autres refusent d'entrée de jouer le jeu et transgressent systématiquement les règles imposées. Dès lors, il n'y a pas lieu de poursuivre l'expérience. "On ne peut pas sauver tout le monde", déclare Jean-Charles Estermann. Il n'en reste pas moins que le semestre de motivation constitue une excellente opportunité pour de nombreux jeunes qui ont besoin d'un appui au moment d'entrer dans la vie active.
