«La vérité est enfin dite», pour les évangéliques américains

Mike Evans devant le bus «Trump is a Friend of Zion» (Trump est un ami de Sion) / Mike Evans ©Aline Jaccottet
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Mike Evans devant le bus «Trump is a Friend of Zion» (Trump est un ami de Sion)
Mike Evans ©Aline Jaccottet

«La vérité est enfin dite», pour les évangéliques américains

Jérusalem
Évangéliques américains et gouvernement Netanyahou savouraient leur triomphe lundi alors qu’à Gaza, le nombre de morts dépassait les cinquante personnes en début de soirée.

Il savoure son jour de gloire, et il compte bien le faire savoir. Fondateur du Musée des Amis de Sion, l’évangélique américain Mike Evans a pavoisé lundi matin sur la colline qui surplombait l’entrée principale de la désormais ambassade américaine. Débarqué d’un bus bleu flashy où l’on pouvait lire: «Trump is a Friend of Zion», l’homme aux 70 livres — c’est du moins ce qu’il prétend avoir écrit — exultait derrière sa moustache. «Il s’est écoulé septante ans entre la destruction du premier et du second Temple de Jérusalem, septante ans entre la reconnaissance d’Israël par les États-Unis et celle de Jérusalem comme capitale. La rédemption du monde est proche, car la vérité est enfin dite: la Ville Sainte appartient aux Juifs!»

Très proche de Donald Trump, Mike Evans est un sioniste convaincu qui a fait de la souveraineté juive le combat de sa vie. Et quand on lui demande pourquoi, il n’hésite pas à se raconter. «Ma mère était juive orthodoxe et mon père, chrétien. Ma mère était battue par mon père qui a failli me tuer lorsque j’avais onze ans. À moitié mort, je me suis fait la promesse de toujours faire respecter les Juifs par les chrétiens!», lance-t-il devant quelques journalistes européens médusés.

Histoires émouvantes, attachement «pour toujours» à Jérusalem, chants et slogans: du côté des partisans du transfert de l’ambassade, lundi, on déballait ses émotions, on se félicitait, sous l’œil des habitants de l’immeuble cossu d’Arnona au pied duquel avaient lieu les manifestations. «La vérité est enfin reconnue», affichait une pancarte brandie fièrement. Une «vérité» que le Premier ministre Benjamin Netanyahou, devant 800 personnes et les représentants de 32 pays sur 86, a voulu asseoir dans les consciences une fois pour toutes lors de cette soirée qui consacrait un triomphe. «La paix est basée sur les fondations de la vérité. Cette vérité, c’est non seulement le fait que Jérusalem a été la capitale du peuple juif pendant des millénaires et de notre État depuis des décennies, mais aussi que tous les traités de paix ne pourront désormais qu’assurer le fait que Jérusalem restera la capitale d’Israël.»

Une «vérité» lancée aux Palestiniens qui ont réagi très différemment lundi selon qu’ils vivaient à Gaza, en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est. Alors que seules quelques rares manifestations ont été remarquées dans les deux derniers territoires, dont une démonstration sur la colline d’Arnona étouffée par la police et l’armée israéliennes, les violences qui ont eu lieu à Gaza, à un jour des commémorations de la Nakba, ont ainsi provoqué la mort de plus de 50 personnes tuées par des soldats israéliens. Un désastre humain qui n’a pas semblé émouvoir un Premier ministre israélien au sommet de sa gloire lundi soir, commentant: «Israël a le droit de se défendre.»

RTSreligion

Le rôle des évangéliques dans le déplacement de l'ambassade américaine en Israël

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